[Les éditions La Dispute ont publié, en janvier 2015, un ouvrage collectif dirigé par Stéphane Bonnéry, (dont notre site a mis en ligne par ailleurs plusieurs contributions). Intitulé "Supports pédagogiques et inégalités scolaires", cet ouvrage avance l’existence d’un lien, "rarement pris en compte, entre l’augmentation des inégalités scolaires et la complexité croissante de l’activité intellectuelle que les élèves sont tenus de réaliser". Dans le texte qui suit, Janine Reichstadt met en doute la pertinence de cette hypothèse. Elle ouvre ainsi le débat, et le GRDS se réjouira de publier la réaction des intéressés.]
« Une des évolutions les plus marquantes des manuels tient au fait que le centre de gravité s’est déplacé des savoirs exposés vers des activités considérées comme le moyen de les construire. » (p.27).
Les savoirs exposés sont ceux que les manuels anciens contenaient et donnaient à voir explicitement. Les élèves n’avaient pas à construire eux-mêmes le texte du savoir, à deviner les intentions des auteurs : les éléments constitutifs du contenu de la leçon sont entièrement donnés, exposés, aucun prérequis, aucune prédisposition scolaire n’est supposée. De plus les savoirs sont « clairement inscrits dans une seule discipline de référence, aux frontières nettes, tant avec les autres matières scolaires et les disciplines savantes qui les inspirent qu’à l’intérieur de la discipline. » (p.31)
Aujourd’hui, « Le savoir n’est plus donné « clé en main » par le manuel, c’est à l’élève de le découvrir ou plutôt de le construire. » (p.41).
Ce livre de Stéphane Bonnéry a déjà été commenté par Pierre Jacolino dans son article L'élève, le manuel et le hanneton.
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