samedi 28 juillet 2012

Mamadou et Bineta apprennent à parler, Cours de langage CP-CE

3. Les vêtements.

André Davesne, Mamadou et Bineta apprennent à parler français.
Cours de langage à l'usage des écoles africaines. Classe de débutants et cours préparatoire. Livre du maître.

Ce cours de langage est (était) à suivre en parallèle des manuels de lecture pour le CP et le CE :
- Mamadou et Bineta apprennent à écrire - Syllabaire (CP 1)
- Les premières lectures de Mamadou et Bineta (CP 2)

- Mamadou et Bineta lisent couramment (CE)

Il suit d'ailleurs la même progression. Comparez la table des matières des ouvrages.

Dans la même collection, il y a aussi :
André Davesne, Mamadou et Bineta sont devenus grands (CM).



AVANT-PROPOS

« Je voudrais qu’il eût plutôt la tête
bien faite que bien pleine »
(Montaigne).

En rédigeant, à l’usage des maîtres des écoles africaines, ce petit livre de langage, nous nous sommes efforcé de ne jamais perdre de vue les principes suivants :
1° Faire simple. — Réduire le plus possible la matière de chaque leçon ; choisir les mots indispensables et ceux-là seulement ; bannir toute notion inaccessible, tout mot concret ne correspondant pas à une réalité que l’élève puisse voir, palper, constater ne par parler de redingote ou de fixe-chaussettes à l’enfant de la brousse vêtu d’un cache-sexe, ni de justice et de solidarité à un gamin de 6 ans qui a tant à faire pour apprendre à nommer les objets les plus communs, les actions les plus courantes.
2° Faire quelques chose de vivant. — Ne pas laisser affalés sur leur banc, somnolents ou ennuyés, les petits Noirs qui, plus encore que les jeunes Français, ont besoin de gesticuler et de rire ; les faire aller et venir, sauter et courir, agir de toutes manières ; en d’autres termes, introduire à l’école de la vie et de la joie.
3° Faire appel à la réflexion, à l’initiative des élèves. — Éviter les répétitions machinales, les mornes rabâchages ; obliger l’enfant non seulement à voir, mais à regarder, à observer et à comparer ; cultiver le jugement aussi bien que la mémoire.
Tout cela n’est pas neuf, certes ; tout cela a été recommandé cent fois par les manuels de pédagogie et par les instructions officielles, ministérielles ou autres ; tout cela est connu, archi-connu. Mais, comme dit Courteline, « le tout n’est pas de la connaître, c’est de la pratiquer ». Tel maître, qui prône la pédagogie en action, laisse ses élèves ânonner, avec une désespérante mollesse : « je casse le bâton, je pousse la table, je saute sur le banc ». Tel autre, qui clame avec la véhémence de Rousseau : « Des choses ! des choses ! », dessine au tableau noir l’épi de maïs qu’il pourrait si facilement cueillir dans le champ voisin. Tel autre, enfin, assuré d’être un fervent partisan de la simplicité, se croit obligé d’enseigner gravement aux bambins de cinq ans que : « le mari de ma tante est le beau-frère de mon père » (phrase entendue dans une classe de débutants. à propos d’une leçon sur la famille !).
Nous ne saurions trop recommander aux maîtres de ne rien ajouter à notre cours de langage. Beaucoup lui ont reproché d’être trop simple. Nous déclarons nettement qu’il représente un maximum et non un minimum. Sa simplicité n’est qu’apparente. En réalité, il exige de l’enfant un effort très sérieux de réflexion, d’observation et de mémoire. Il permet d’arriver au bout d’une seule année de scolarité, deux tout au plus pour les élèves peu doués, à une connaissance du français déjà intéressante. Il est enfin une introduction très suffisante au livre de lecture et de français du cours préparatoire 2e année et du cours élémentaire.
Le maître qui veut enseigner trop de choses n’enseigne rien. La mémoire des enfants, submergée, ne peut rien retenir. L’enseignement devient dans ces conditions un perpétuel et vain recommencement.
Mieux vaut, comme disent judicieusement les Instructions ministérielles de 1923, « moins apprendre, mais bien retenir ; mieux vaut moins de souvenirs, mais des souvenirs complets et ordonnés ».
DAVESNE.


AVANT-PROPOS
DE LA NOUVELLE ÉDITION

Tenant compte des progrès accomplis et des résultats obtenus dans l’enseignement du français depuis la parution des premiers Mamadou et Bineta, cette nouvelle édition se distingue de la précédente par la place beaucoup plus importante qu’elle réserve à la construction de la phrase française.
Dans notre ancien cours de langage; nous n’utilisions guère que la phrase rudimentaire limitée aux moyens d’expression les plus sommaires.
Dans le présent cours nous avons introduit l’étude d’un assez grand nombre de « mots-outils » (prépositions, conjonctions) ainsi que de pronoms, d’adjectifs déterminatifs, d’adverbes, qui permettent une expression déjà assez précise et nuancée de la pensée.
Certes l’effort demandé aux élèves est, de ce fait, nettement accru.
Il ne nous paraît pas, cependant, que la distinction entre les deux divisions qui figure dans la plupart des leçons doive nécessairement être respectée dans toutes les classes. C’est évidemment au maître qu’il appartient de reconnaître ce qui, dans les notions réservées à la première division, peut être étudié par les débutants. En particulier si ses élèves savent déjà un peu parler français quand ils viennent pour la première fois à l’école (c’est le cas de bon nombre de débutants dans les écoles des villes), l’instituteur pourra leur enseigner la totalité des notions proposées par chaque leçon.
Ce qui importe c’est que, par de très fréquentes révisions, le maître s’assure que ce qu’il a enseigné a été compris et retenu, et qu’il ne procède pas à des conquêtes nouvelles tant qu’il n’est pas certain de tenir solidement le terrain précédemment conquis.
 








































































































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