Carnets de pédagogie pratique n° 326, collection Bourrelier, Armand Colin.
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Introduction : Nécessité et urgence d'une pédagogie moderne (ci-dessous)
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DU MÊME AUTEUR
·
AUX ÉDITIONS OPHRYS (GAP,
HAUTES-ALPES) :
—
L'Imprimerie à l'Ecole (1934). — Images du Maquis (poèmes) (1947).
·
AUX ÉDITIONS ROSSIGNOL
(MONTMORILLON, VIENNE) — L'Ecole Moderne Française (1957).
·
AUX ÉDITIONS DE LA TABLE RONDE
(PARIS) :
— Les Enfants Poètes (1954).
—
Vous avez un enfant (en collaboration avec Elise
Freinet, préface du docteur A. Berge) (1962).
·
AUX ÉDITIONS DELACHAUX ET NIESTLÉ
(NEUCHATEL, SUISSE) :
—
Les dits de Mathieu (1959).
— L'Education du travail (1960).
— Essai de psychologie sensible (1966).
— La Méthode naturelle (1968).
·
AUX ÉDITIONS DE L'ÉCOLE MODERNE
(CANNES, ALPES-MARITIMES) :
Dans
plusieurs collections publiées par la Coopérative de l'Enseignement Laïc
(C.E.L.), C. Freinet a publié une série de brochures ou d'ouvrages sur les
différentes techniques de la pédagogie Freinet.
·
OUVRAGE SUR C. FREINET :
— Elise
Freinet : Naissance d'une pédagogie popu
laire (création de la pédagogie Freinet ; naissance et développement du
mouvement de l'Ecole Moderne)
(Editions de l'Ecole Moderne, Cannes).
© Librairie
Armand Colin, 1964
ISBN 2-200-10101-5
ISBN 2-200-10101-5
SOMMAIRE
INTRODUCTION
: Nécessité et urgence d'une pédagogie
moderne
................................... S
I.
A TEMPS
NOUVEAUX, PÉDAGOGIE NOUVELLE.
Les Techniques Freinet de l'Ecole
Moderne 9
Comment se pose le problème 12
Les débuts de nos techniques 15
L'Imprimerie à l'école ........... 18
Naissance du texte libre ........ 21
Correspondance interscolaire motivée 23
La pédagogie de l'explication superflue 25
Une méthode naturelle d'éducation 30
Des techniques de travail ...... 34
Un esprit Freinet .................... 38
II.
LA PRATIQUE
DES TECHNIQUES FREINET.
Physionomie d'une classe Freinet 41
Ne pas couper l'école de la vie 44
L'entrée en classe .................. 47
Texte libre
.............................. 51
La part du maître ................... 52
L'enfant raconte-t-il n'importe quoi ? 55
Choix du texte ........................ 57
L'organisation matérielle de l'école 60
Un ordre nouveau basé sur les plans de
travail 65
III.
D'UNE CLASSE
A L'AUTRE.
A l'Ecole Maternelle .............. 71
Section enfantine, cours préparatoire et
élémentaire 79
Dans une école géminée de village 84
Dans une cla§se de ville ........ 90
Dans une école mixte ............ 97
Comment débuter avec les Techniques Freinet .. 100
Deux témoignages ............... 107
IV.
LES MÉTHODES
NATURELLES DE L'ECOLE MODERNE.
Méthode naturelle de calcul 117
Méthode naturelle de l'enseignement des
Sciences 126
Méthode naturelle de l'enseignement de
l'Histoire 127
Examens et brevets ............. 129
Les outils et les techniques de
l'individualisation 134
Bandes enseignantes et programmations 136
Référence aux Instructions Officielles 140
V.
CONTRE LA
SCLÉROSE DES TECHNIQUES FREINET 142
Introduction
NÉCESSITÉ ET
URGENCE D'UNE PÉDAGOGIE MODERNE
Il fut un temps, jusqu'au début
du siècle, où l'évolution sociale et technique ne se faisait qu'au rythme des
générations. Les parents et les éducateurs pouvaient préparer leurs enfants à
leur existence avec la presque certitude qu'ils auraient à faire face aux
divers problèmes qu'ils avaient rencontrés eux-mêmes et plus ou moins bien
résolus. Les instituteurs savaient aussi, d'avance, ce dont auraient plus tard
besoin leurs élèves. Ils n'avaient pas à envisager de changement de techniques
et de pédagogie au cours de leur exercice. Ce qu'ils avaient appris à l'Ecole
normale était encore valable à la veille de leur retraite, et enseigné avec les
mêmes livres et les mêmes méthodes.
Ainsi était le paysan qui
n'envisageait aucun changement de culture, ni d'équipement ; et ce n'est que
très lentement qu'il introduisait dans ses habitudes quelques outils nouveaux
laborieusement expérimentés. Ses fils, à leur tour, porteraient le fumier,
soigneraient les arbres, manieraient la faucille ou la pioche comme il l'avait
fait lui-même, et les bêtes suivraient les mêmes sentiers.
Nous ne discuterons pas ici la
question de savoir si cette stabilité était en tout point bénéfique ou si elle
n'était pas le signe, au contraire, du piétinement dont les effets n'étaient
perceptibles que d'un siècle à l'autre. Que nous le voulions ou non, cette
évolution s'est accélérée à un rythme parfois hallucinant. Vous restez quatre
ans sans revoir votre village ou
votre quartier, et, à votre retour,
des maisons ont été construites, des rues élargies, des arbres centenaires
abattus, des routes nouvelles tracées et goudronnées ; vous ne retrouvez plus
le charme paisible et familier de naguère : des moteurs ronflent, des mines
éclatent, des autos et des camions troublent désormais l'atmosphère de ces
lieux jadis tranquilles et reposants.
Les enfants eux-mêmes ne sont
plus ce que vous étiez à leur âge. Ils n'ont plus, ni les mêmes soucis, ni les
mêmes intérêts, ni le même caractère : eux aussi se modernisent à grande allure
et leur comportement en est modifié. Le passé a changé de visage. Si vous
essayez aujourd'hui de parler à ces enfants, ou à ces jeunes si résolus, vous
êtes surpris de voir qu'ils n'entendent plus vos propos de la même oreille que les
jeunes d'il y a dix ans, qu'ils se désintéressent de votre
expérience personnelle; et vous avez le sentiment d'un très rapide vieillissement.
Au début du siècle, ce que nous
racontaient les vieux grands-pères qui avaient fait la guerre de 70 et vu les
premières autos, était à peine différent de ce que nous vivions. Maintenant, à
quarante ans, vous êtes déjà la vieille génération pour les adolescents qui
montent vers la vie. Ils ne sentent plus comme vous, s'intéressent à d'autres
aspects du progrès et réagissent selon des principes qui vous surprennent et
que vous admettez difficilement. Nous sommes à une époque où les autos d'il y a dix ans sont des vieux tacots,
où un avion de quelques années est un vieux coucou, et quiconque ne vit pas
avec le téléphone et la TV, est déjà rejeté dans le monde qui meurt.
Tel est le
drame que nous vivons :
En d'autres temps, la pédagogie
de 1900 serait encore pleinement valable. Par la force des choses, elle est
refoulée aujourd'hui vers la préhistoire. Ne vous étonnez pas si, sur le plan
scolaire, les enfants ne s'intéressent pas à vos textes appris par coeur, à vos
exercices, à vos explications, à vos modes de discipline et de vie qui datent de leur préhistoire. Quand ils quitteront
votre classe 1900, ils enfourcheront leur vélo, ils conduiront peut-être déjà
autos et tracteurs; ils discuteront de problèmes qui vous étaient naguère inconnus. Et surtout, les moyens audio-visuels d'information les feront vivre dans un inonde qui n'a aucune
commune mesure avec la vieille école où vous vous obstinez à les retenir.
Vous dites
alors les enfants d'aujourd'hui ne s'intéressent plus à l'école, ils croient
tout connaître et ne savent pas même lire correctement. Ne parlons pas de
l'orthographe qui est désastreuse et des acquisitions scolaires toujours
insuffisantes.
Il y a un problème de l'école.
Et vous avez raison : les enfants
d'aujourd'hui ne réagissent pas comme les enfants d'il y a vingt ans et même
d'il y a dix ans. Le travail scolaire ne les intéresse pas parce qu'il ne
s'inscrit plus dans leur monde. Alors, inconsciemment, ils ne vous donnent que
la portion minime de leur intérêt et de leur vie, tout le reste étant réservé
pour ce qu'ils considèrent, eux, comme vraie culture et joie de vivre.
Comment
résoudre ce drame ?
Vous pouvez certes essayer
l'autorité inconditionnelle qui s'accompagne toujours de la manière forte. Elle
ne vous mènera pas loin, parce qu'elle ne va pas dans le sens de la vie, et qu'à la longue, c'est toujours la vie qui
triomphe.
Vous pouvez vous lamenter et vous
plaindre, lancer des imprécations contre les enfants d'aujourd'hui qui ne
savent plus ni écouter, ni obéir, qui n'ont plus le respect et la crainte de la
retenue... La litanie est longue, mais les faits sont là... Il faut trouver
autre chose.
Lorsqu'un artisan ou un
industriel a un atelier qui fonctionne
mal, avec des machines démodées, qui grincent et peinent, il ne s'en prend pas
aux machines, il n'essaie pas de les forcer à tourner. Il ne les invective pas,
sachant bien que cela ne servirait à rien. Il s'applique à moderniser son
atelier afin d'être en mesure de répondre aux besoins de sa clientèle. Tout
alors rentrera dans l'ordre et l'atelier aura du rendement.
Nous pouvons nous aussi essayer
de moderniser les outils de l'Ecole, d'en améliorer les techniques, pour
changer progressivement les rapports entre l'Ecole et la Vie, entre les enfants
et les maîtres, de façon à adapter ou à réadapter l'Ecole au milieu, pour un meilleur rendement de nos
efforts communs.
C'est cette modernisation que nous avons entreprise il y a quarante ans
déjà, et qui se poursuit dans des milliers de classes de France et de
l'étranger, parce qu'elle vise à répondre aux besoins urgents et impérieux de
nos élèves dans leur milieu moderne.
Carnets de pédagogie pratique n° 326, collection Bourrelier, Armand Colin.
Introduction : Nécessité et urgence d'une pédagogie moderne (ci-dessous)
1. Les techniques Freinet de l'école moderne
2. La pratique des techniques Freinet
3. D'une classe à l'autre
4. Les méthodes naturelles de l'école moderne
5. Contre la sclérose des techniques Freinet
Introduction : Nécessité et urgence d'une pédagogie moderne (ci-dessous)
1. Les techniques Freinet de l'école moderne
2. La pratique des techniques Freinet
3. D'une classe à l'autre
4. Les méthodes naturelles de l'école moderne
5. Contre la sclérose des techniques Freinet
Tres bon livre
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