Cours élémentaire, cours moyen, cours supérieur.
Guide du maître - Directions - Solutions.
Ouvrage présenté par Lisa Dexburry.
Voir aussi dans la même collection :
INTRODUCTION
« N’oublions pas que l’algèbre
est, à certains égards, une arithmétique simplifiée. Il n’est donc pas
contraire à notre principe général d’initier nos élèves à la pratique de cet
incomparable instrument de calcul. »
« Il ne saurait être
question, naturellement, de théories algébriques. Il s’agit simplement d’habituer
les élèves à l’emploi des lettres, des signes et des solutions algébriques les
plus élémentaires. »
Tels sont les conseils que l’on trouve dans les Instructions officielles de
1923 (Ces conseils donnés à propos
de l’enseignement du calcul au C. S. peuvent parfaitement s’appliquer, à notre avis,
au C. M. et même au C. E.). Pourquoi faut-il que lorsqu’on parle d’algèbre,
on songe infailliblement à des x, y ou z ? Pris sous cet aspect, l’enseignement
en est bien rébarbatif et les élèves des classes primaires s’y adaptent très
difficilement.
Que représente une lettre ? Une quantité connue ou
inconnue. Alors pourquoi ne pas prendre une représentation qui parle
facilement à l’intelligence de l’enfant ?
Ensuite, il faut définir les notions simples, si simples pour
le maître qu’il oublie quelquefois de les donner. Par exemple, soit le prix d’achat.
Il semble que tous les élèves doivent pouvoir dire ce qu’est un prix d’achat.
Ce n’est pas exact : ils sentent cette notion confusément, mais ne peuvent
la définir nettement. Il faut donc
définir les termes fondamentaux.
D’autre
part, les enfants ont toujours tendance à ne pas répondre nettement à la
question posée. Qu’un problème se termine ainsi : « Combien ce baril pèse-t-il
? » L’élève répond toujours : « On demande combien ce baril pèse. » Il a répété
la question posée sans la préciser. La conséquence immédiate se trouvera dans
la rédaction des solutions où l’on trouvera des expressions comme celles-ci :
« Il faut de tombereaux » ou bien : « Il a fallu de planches ». Posez dans une
classe la question : « Combien doit-on revendre le mètre ? » et comptez les
élèves qui répondront « On demande le prix de vente du mètre. »
Un
problème étant posé, que fait l’élève le plus souvent ? il aligne des suites d’opérations
sans écrire une ligne de solution. Si le problème est un peu compliqué, pas de points de repère et l’enfant
a vite fait d’oublier ce qu’il cherchait. Il faut donc écrire la solution même
au brouillon. C’est bien long, direz-vous ? Non, avec la notation
simplifiée.
Voyons maintenant ce qu’est un problème ? Pas autre
chose qu’une «devinette» et non une chose difficile. Il faut persuader l’enfant
de cette vérité première. Il peut faire son problème s’il applique ce qu’on lui
a enseigné. Mais avant de tenter de résoudre un problème, il faut savoir ce que
l’énoncé donne comme points de repère et bien comprendre ce qu’on demande.
Comment disséquer un énoncé ? Rien de plus simple et de plus rapide en
employant la notation simplifiée.
NOTATION SIMPLIFIÉE.
Les quantités
totales sont désignées par de grandes lettres en caractères d’imprimerie
; ces lettres seront les premières des termes qui désignent les quantités. Les quantités
qui se rapportent à l’unité sont désignées par des lettres minuscules.
Ainsi on écrira prix
d’achat total : A ; prix d’achat de l’unité : a ; bénéfice total : B ; bénéfice
sur une unité : b.
L’élève ne devra jamais dire B, mais bénéfice total. Il sera utile et souvent nécessaire d’introduire des indices,
lettres ou chiffres afin de séparer nettement les données du problème. A-t-on
plusieurs lots d’objets, le prix d’achat total du 1er lot sera : A1 ; le prix de vente de l’unité
du 2e lot sera : v2.
Un nombre de fours de travail sera nt, ou njt, comme l’on
voudra. Dans un énoncé, un épicier achète-t-il du savon et du sucre ? Comment
séparer les 2 « prix d’achat » ? On écrira pour le sucre : Asu et pour le savon : Asa, etc. Cette question d’indice
ne présente aucune difficulté et les élèves, au cours de la 1re leçon,
l’appliquent aisément. Il faut signaler aussi une petite modification de
disposition. Au lieu d’indiquer une division par : , on emploie le trait
de fraction (12/4). On simplifie ainsi
les questions relatives à la règle de trois, tant %, etc.
AVANTAGES :
1. L’énoncé
d’un problème sera résumé en quelques égalités. L’élève verra d’après les
données et les règles qu’il saura par cœur quelle doit être la marche à suivre.
2. Les
solutions au tableau ou sur le cahier de brouillon seront très courtes. On
gagne du temps.
3. On
compare très facilement et très rapidement la valeur de 2 solutions différentes
du problème.
4. L’écriture
simplifiée permet de donner succinctement la marche du problème. On donne
souvent à des élèves un problème qui ne paraît pas nécessiter d’explication et
cependant l’enfant ne comprend pas la question posée.
Pour
illustrer ce qui vient d’être dit, soit le problème suivant : Un
marchand achète 27 m. de drap qu’il vend 513 fr. en faisant un
bénéfice de 1 fr. 50 par mètre. Combien a-t-il payé le mètre ?
L’énoncé
s’écrit sous forme abrégée :
n = 27; V = 513; b = 1 ,50 ; a ?
Il faut chercher a,
or nous savons que :
A = A/n ou a
= v – b ;
donc
deux solutions possibles :
a = A/n
|
a = v - b
|
A = V - B
|
v = V/n
|
B = b X n
|
|
La 2e solution est
nettement plus simple et pourtant elle n’apparaît pas tout de
suite à l’élève.
Comme exemple de problème
traité avec des indices, soit l’énoncé suivant :
Un épicier a acheté 45 kg de sucre à 3 fr.
50 le kg et du café à 15 fr. le kg. Il a donné pour payer le tout
382 fr. 50. Combien a-t-il acheté de kg de café ?
Ici, il faut faire la distinction entre le sucre
et le café.
Poids du café (c’est un nombre de kg) : nc ; prix d’achat
total du café : Ac. ; prix d’achat total du sucre As.
; prix d’achat total A.
Par suite la solution sera :
nc
= Ac / ac
Ac = A - As
As = as
X ns
Cette solution est celle qui
est donnée oralement pour rappeler les règles apprises précédemment ; mais au
tableau, on écrira, puisque A, Ac, ac,
as et ns sont donnés :
nc = Ac / 15
Ac = 382 fr. 50 - As
As = 3 fr. 50 X 45
PLAN D’EXPOSITION.
La notation simplifiée nous fournit un excellent
moyen d’exposition rapide et très souple. Elle nous sera utile également pour
la classification des problèmes, en ce sens qu’elle nous permettra de résumer
les règles que l’enfant devra savoir par cœur.
Nous avons classé les problèmes d’après les opérations qu’ils
nécessitent et non par types. Nous aurons donc les problèmes relatifs à
l’addition, à la multiplication, à la soustraction, à la division. Pourquoi
aborder la multiplication tout de suite après l’addition ? Pour la raison très
simple que ces 2 opérations sont identiques. Par les problèmes sur l’addition,
nous abordons d’abord les notions très simples et d’usage courant (prix d’achat
et prix de vente) mais que nous définissons néanmoins. Puis les élèves ayant
saisi le mécanisme des problèmes relatifs
à ces notions, nous ferons porter les problèmes sur une quantité quelconque,
que ce soit un prix d’achat, un prix de vente, une surface, un volume, etc. La
généralisation sera comprise puisque la règle est exactement la même que pour
un cas particulier. Nous définirons ensuite le bénéfice, le prix de revient,
le gain. Tous les problèmes sur l’addition seront ainsi épuisés.
Pour la multiplication,
le même principe nous a guidés : d’un cas particulier arriver au cas
général et n’offrir qu’une seule règle à retenir.
Pour la soustraction, nous trouvons les problèmes relatifs à
la dépense, à l’économie, au prix d’achat, au bénéfice, car ces notions
reviennent très souvent dans les problèmes et il vaut mieux les définir
séparément sans les considérer comme des cas particuliers de la règle générale
qui termine le chapitre.
Enfin pour la division, nous ne trouvons que deux genres de
problèmes correspondant au problème que fournit la multiplication. Là encore,
nous avons voulu d’abord prendre des cas particuliers avant d’aborder le cas
général ; le prix d’achat et le prix de vente nous ont servi comme précédemment.
Puis viennent quelques problèmes d’application, d’autres
traitant les questions se rapportant aux fractions ; puis les problèmes se
rapportant à la géométrie.
Il nous parait, en effet, préférable d’étudier d’abord les
problèmes sur les 4 opérations avant de traiter les problèmes de géométrie.
Ceux-ci, d’après nous, ne sont que des problèmes d’application. Quand l’enfant
saura calculer une surface qui n’est qu’un nombre de m2 ou d’ha,
etc., ou saura calculer un volume qui n’est qu’un nombre de m3 ou de
stères, etc., il n’aura plus de difficultés pour continuer les problèmes s’il a
vu tous ceux relatifs aux 4 opérations.
En géométrie, nous avons voulu aussi une méthode rationnelle
ramener chaque question à une autre plus générale, ce qui fait que l’élève n’aura
à retenir que quelques formules applicables ensuite très aisément à chaque cas
particulier. Par exemple, pour le calcul des volumes, il n’aura qu’une formule
: volume = base X hauteur ; dans le cas du cylindre, il sait que la base est un
cercle et par conséquent la surface en est πR2.
D’autre
part, nous avons indiqué en face de quelques problèmes la manière d’écrire un
énoncé en abrégé, à l’aide d’un dessin et de quelques notations. Les élèves ont
ainsi sous les yeux toutes les données de l’énoncé et sa représentation
graphique. On pourra procéder de même pour tous les problèmes de géométrie.
Ce procédé, qu’il ne faut pas généraliser à l’excès, pourra
rendre des services à certains de nos élèves pour lesquels la représentation
graphique constituera une aide. Nous le recommandons pour ceux d’entre eux chez
lesquels le sens visuel est particulièrement développé.
Ce guide pratique s’adresse
plus particulièrement aux coure
élémentaire et moyen. Au cours élémentaire, on pourra se borner à ne proposer
que les exercices oraux.
Évidemment, il reste à
approfondir certaines questions comme la règle de trois inverse, le calcul du taux, du
capital, etc. Ce sont là des questions simples qui pourront être
étudiées à la fin du cours moyen 2e
année. Nous n’avons pas rédigé un cours complet d’arithmétique, mais une
méthode et nous ne prétendons pas avoir fait œuvre parfaite ; notre plus
grand désir serait d’avoir fait œuvre utile.
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