Manuel scanné par Myriam (merci beaucoup !)
https://docs.google.com/file/d/0B-2fJAMZN9PcbER5M2s4amxtdG8/edit
« AUX ÉDUCATEURS »
Lire! L’enfant spontanément le désire pour
faire comme les grandes personnes, pour être « un grand ».
Mais il y a loin de la lettre apprise et
retrouvée avec joie sur un album ou dans un jeu, à la lecture. L’enfant,
souvent intéressé par les lettres, capitule et parfois se raidit et se
décourage devant la lecture.
C’est que lire est une opération fort complexe
et qui requiert une certaine maturité de l’esprit. La lecture suppose la
connaissance des sons du langage parlé, celle des signes du langage écrit et
une correspondance établie mentalement
par l’enfant entre ces deux formes du langage, l’une phonétique, l’autre graphique.
Reconnaître les sons
du langage et les différencier, en retrouver les symboles dans les lettres n’offre
pas de grandes difficultés entre quatre ou cinq ans. Le passage du signe, c’est-à-dire
de la lettre, au son qu’elle évoque, est une opération plus délicate mais qui,
par association sensorielle, est encore relativement facile. L’enfant jeune
sait assez vite «ses lettres ». Saisir l’ensemble des signes dont se compose un
mot ou une courte phrase pour reconstruire le mot ou la phrase dans leur
totalité suppose déjà une activité
mentale plus complexe que la simple perception immédiate et sensible. Mais ce n’est
pas encore lire que prononcer des lèvres tout un mot ou toute une phrase. La
lecture requiert que, de cet ensemble de signes qui composent le mot écrit, de
cet ensemble de sons qui restituent le mot à l’oreille, l’enfant passe à la
réalité ainsi signifiée, ce qui ne se peut faire ni des yeux, ni à l’oreille,
mais par un bond de l’esprit qui va droit au « sens ».
Il faut que l’enfant
comprenne « dans sa tête » mots et phrases qu’il suit des yeux. C’est la difficulté mais
aussi l’intérêt de la lecture, ce qui fait son importance pour le développement
de l’enfant. Car lorsque pour la première fois l’enfant « lit », il entre
triomphalement dans le domaine propre de l’intelligence et des idées. C’est
toujours pour l’adulte un émerveillement nouveau que de voir le petit enfant
résoudre ainsi, pour son propre compte, le fameux problème de la transmission
de la connaissance, qui fait pâlir les philosophes : il lit ! Comme s’il était
conscient du prodige, il arrive que l’enfant lui-même soit joyeusement étonné
de comprendre, de redonner, par sa pensée propre, vie à la pensée et à l’intention
d’autrui figée dans les signes écrits que sont les lettres.
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* *
L’enfant qui connaît
sons et lettres et qui mentalement saisit à travers eux la réalité signifiée ne
peut encore lire que les rares mots qui s’écrivent comme ils se prononcent. Car
la langue française n’est que semi-phonétique. À chaque ligne d’un livre, il se
heurte à de nouvelles et redoutables difficultés encore inconnues que nous
décorons du nom d’orthographe ! Dépité, il abandonne le livre prometteur mais
trompeur qui lui refuse son secret. De là les vraies difficultés de l’enseignement de la lecture. L’enfant ne
peut avancer seul ; il doit être guidé comme par la main et pas à pas à travers
le maquis de la graphie complexe et imprévisible des mots.
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Les partisans des méthodes
globales ont cherché à tourner la difficulté. Pour permettre à l’enfant de
comprendre tout de suite ce qu’il lit et pour aiguiser par là son appétit de
lecture, ils ont choisi de partir à l’aventure, — une belle aventure, — à
travers le langage. Toute phrase expressive pour l’enfant leur est bonne comme
point de départ. À force de reconnaître des phrases, antérieurement
exprimées et comprises, par simple association de l’idée au dessin que forme sa
graphie, ils escomptent que l’enfant fera empiriquement le tour de toutes les
difficultés du langage écrit, comme, sans effort, il a, plus jeune, assimilé
par imitation et association instinctives les mille tours du langage parlé.
Nous n’avons pas suivi
cette voie pour des raisons méthodologiques sérieuses qui nous font rejeter
lecture et écriture globales comme une erreur pédagogique, mais aussi pour des
motifs d’ordre linguistique et psychologique. Notre langue française, comme
toutes les langues occidentales, n’est pas idéographique mais phonétique. C’est donc bien à partir de
l’analyse de sons et de leurs signes écrits qu’il faut procéder pour en assurer
la maîtrise consciente. D’autre part, pour préparer cette opération de l’esprit
que suppose toute vraie lecture, laisser l’enfant dans le syncrétisme, et donc
au stade sensoriel, c’est le laisser à mi-chemin ou plutôt l’engager dans une
impasse. Ce peut même — le cas n’est pas rare — être la cause d’un retard dans
l’évolution du développement intellectuel normal vers l’abstraction.
*
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Nous n’avons pas non
plus adopté la syllabation systématique
des méthodes analytiques mais empiriques de lecture qui associent
successivement aux
consonnes chacune des voyelles (be + a = ba, be + i = bi, etc...). Ces
exercices ont quelque raison d’être, puisque les consonnes sont l’armature de
la langue et le point d’appui des voyelles. Mais ce long apprentissage stérile
donne trop longtemps l’illusion que l’enfant s’exerce à la lecture, alors qu’il
ne fait que balbutier et ânonner sans que soit mise en jeu l’activité mentale
proprement dite. Ici aussi l’enfant est laissé trop uniquement et trop
longtemps aux associations purement sensorielles des sons et des lettres. L’enfant qui énonce des sons ne lit pas plus
que celui qui s’en tient à la vision globale d’une graphie.
*
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La méthode de lecture que nous présentons ne
prétend pas à l’originalité des principes. Longuement expérimentée, elle veut
simplement correspondre à la nature de notre langue semi-phonétique et aux lois
d’acquisition de la vraie lecture qui est compréhension
des idées à travers les signes oraux et les symboles écrits du langage.
À base phonétique, notre méthode de lecture
doit beaucoup aux travaux de phonétique expérimentale dont l’impulsion fut
donnée par M. Rousselot. Grâce à cet apport, nous avons pu classer les sons de
notre langue en allant du plus facile à prononcer et à repérer par l’oreille,
au plus complexe et au plus difficile. Cette progression facilite l’apprentissage
des sons de notre langue et de sa transcription graphique ; elle évite de
multiples confusions qui gênent longtemps l’élève.
À base orthographique, notre méthode série
les mots semi-phonétiques en tenant compte de leur fréquence d’utilisation. La
progression adoptée est à peu de choses près celle qui a été choisie par Mme
Hélène Lubienska de Lenval pour établir ses remarquables Dictées Muettes que nous avons publiées il y a plus de dix ans (Centres
d’Études Pédagogiques. Éditions Spes). Elles ont fait leurs preuves et la joie
des enfants, en donnant sécurité aux maîtres.
Les Dictées
Muettes assurent la maîtrise des difficultés essentielles de la langue
parlée et écrite. Aux maîtres et aux enfants qui les utilisent, notre livre
fournit, dictée par dictée, un large champ d’application. L’élève qui assimile
progressivement ses dictées peut lire de lui-même notre livre, page après page,
selon la même progression.
Notre livre permet l’apprentissage de la lecture, collectivement ou individuellement. Il
suffit de connaître et d’avoir assimilé les sons et lettres indiqués à chaque
nouvelle leçon pour que les enfants puissent s’exercer à lire mots et phrases.
Jamais ils ne rencontrent dans une des pages de ce livre une difficulté non
encore surmontée. Cette garantie précieuse est assurée par la progression
stricte que nous nous sommes imposée. Elle fait de ce livre un ouvrage nouveau, le premier du genre en langue française.
Ainsi donc, si l’enfant a maîtrisé les difficultés des leçons précédentes et si
on le guide pour assimiler les éléments nouveaux, toujours très peu nombreux,
indiqués en tête de chaque page, il peut lire, il peut tout lire. C’est une
joie et c’est un stimulant. Car on ne saurait trop rappeler que faire des
progrès par soi-même, en prendre conscience, est le grand intérêt qui meut l’enfant.
Il passe tout autre. L’enfant l’expérimentera, ses maîtres le constateront.
Aidé par eux, il apprendra du même coup qu’il n’y a pas plus grande joie
intérieure que de faire effort en vue d’un progrès et il en assumera plus
consciemment la responsabilité. Lire ne sera pas pour lui un simple résultat
scolaire, mais une conquête personnelle.
Par le choix du vocabulaire et la composition des textes, nous nous sommes efforcés de faire que ces conquêtes ne
soient pas que d’éléments phonétiques et orthographiques.
« Lire
» fait entrer l’enfant dans un monde qui dépasse le petit monde des objets au
milieu desquels il se meut. Car, à notre avis, l’y confiner serait une grave
erreur. Il serait regrettable de n’apporter un aliment qu’à son esprit et à sa
mémoire. Nous avons voulu nourrir son
imagination, son cœur et son âme. En restant très près de lui, nous le
faisons pénétrer dans le monde des sentiments qui est proprement celui des
hommes et des petits d’hommes et dans le monde de la poésie. L’enfant de cinq,
six, sept ans, sensible, délicat et frais, s’y meut à l’aise et avec
émerveillement. Nous en avons fait bien souvent l’expérience, nous souhaitons
que ce livre de lecture aide les maîtres à la renouveler, les enfants à en
bénéficier.
*
* *
Nous remercions tous ceux qui ont travaillé
depuis des années à dégager les éléments de la progression que nous avons mise
en œuvre, ceux et celles qui l’ont mise à l’épreuve, notre dessinatrice qui a
si bien su saisir le caractère de cet ouvrage et se mettre à la portée des
enfants, tous ceux qui nous aideront par leurs observations et leurs
suggestions à parfaire ce modeste instrument de travail. Il ne veut qu’aider
maîtres et parents à éveiller en chaque enfant toutes les richesses qui
sommeillent.
PIERRE
FAURE.
DIRECTIVES DE TRAVAIL
Apprentissage simultané de la lecture, de l’écriture et
de l’orthographe.
1. — Avant de commencer la
lecture, apprendre les lettres indiquées
en haut de chaque page en prononçant leur son (phonétiquement). Exemple : pour b faire dire be en plaçant exactement les lèvres et en faisant répéter par les
enfants jusqu’à ce que leur prononciation soit juste, distincte, précise et
ferme (Pour apprendre les lettres, nous
conseillons l’emploi des lettres rugueuses de E. Séguin et Maria Montessori et
la leçon à trois temps. À défaut, faire suivre le tracé des lettres avec le
doigt, le faire reproduire en l’air, puis, entre deux lignes, à la craie, au
crayon, enfin à l’encre.).
Le dessin des lèvres sur les premières pages du livre invite
professeur et enfants à bien prononcer chaque lettre. Exemple : On
prononce successivement (a), (en s’y
arrêtant assez longtemps par la répétition) les sons et donc les lettres b, o,
b, puis on s’exerce à retrouver ces
lettres et à les prononcer dans une ligne entière de b et de o qui alternent
irrégulièrement pour éviter l’automatisme.
Dam les premières leçons,
un mot est choisi pour introduire la
connaissance d’une lettre et d’un son nouveau. Ce mot est illustré pour
que l’enfant en saisisse le sens exact mais, immédiatement, on le fait
décomposer en sons et lettres.
Ce n’est qu’après ces exercices de décomposition phonétique et graphique d’un mot qu’on
le lit en entier, en le prononçant d’une seule émission de voix. Exemple : bob, dans la page 2 ; bol dans la page 3, etc...
2. —
Lorsqu’on sera arrivé aux pages comprenant des mots plus nombreux et des phrases
(pages de récapitulation 9, 10, 11, 18, 19, et à partir de la page 20), faire prononcer exactement les mots ou les
phrases en même temps qu’ils sont « vus » et que leur sens est saisi (grâce
à l’observation, aux souvenirs antérieurs de l’enfant ou aux explications
données). Cette association entre la vue,
la prononciation et le sens est toujours requise. Elle est la condition du
progrès et permet le contrôle de l’acquisition (Avec des lettres mobiles, on
peut, en une étape intéressante, faire composer par l’enfant les mots-clés. On
est alors sûr de l’analyse de sons et de l’écriture des signes. C’est la méthode
des « Dictées Muettes »
auxquelles ce livre peut servir de livre d’application et
d’extension).
La prononciation doit
venir de l’enfant, son exactitude sera au besoin contrôlée par le maître qui
obligera l’enfant à rectifier en cas d’erreur. Mais il est bon d’habituer dès
les débuts l’enfant à articuler à voix basse, puis à lire « dans sa tête »
avant de traduire à voix haute ce qu’il a saisi des yeux et mentalement. Ainsi
dès le début, l’enfant « acquiert » le sens de la lecture. Il comprend ce
qu’il lit, il peut traduire en paroles et expliquer ce qu’il a compris.
3. — Faire trouver par l’enfant tout ce qu’il
est capable de découvrir lui-même : sens des mots, lecture des mots et des
phrases récapitulatives, mots et phrases à compléter. Cet exercice actif de l’enfant
fixe et développe son attention, l’oblige à utiliser sans cesse ses
connaissances antérieures, l’habitue à l’initiative intellectuelle et au
travail personnel, lui donne le goût de la lecture.
4. — Laisser à l’enfant le temps de goûter ce qu’il
a lu, de sympathiser avec les personnages et d’entrer dans les situations.
Tantôt il admirera les mots et les phrases qui chantent, tantôt il imaginera
une scène ou un tableau, tantôt il sourira ou rira franchement du tour
humoristique d’une histoire ou fera sienne des conclusions morales.
5. — Faire
écrire à l’enfant, soit les mots-clés de la leçon, soit une phrase qui les
contient, ou encore une histoire qu’il puisse illustrer d’un beau dessin (Au début, on pourra faire écrire en grandes
lettres puis entre deux lignes assez espacées (deux autres lignes indiquant le
haut et le bas des grands jambages de lettres), puis entre deux lignes moins
espacées. Ces lignes seront d’abord courtes afin de pouvoir exiger une graphie
parfaite, puis plus longues. Dans la marge non lignée l’enfant pourra
représenter par le dessin ce qu’il a lu ou confronter avec le modèle standard d’écriture
(lettres et mots) préparé une fois pour toutes par le maitre (Fiches modèles).
On peut se procurer au Centre d’Études
Pédagogiques une progression de carnets et de cahiers pour l’écriture.).
Très vite, l’enfant
pourra lire dans son livre, le fermer, puis récrire de tête phrases, histoires,
poésies. Cet exercice d’autodictée permet
de contrôler et de fixer l’acquisition de l’orthographe. En rouvrant son livre
l’enfant pourra lui-même se corriger. Cette auto-correction
donne le sens de l’exigence et de la loyauté.
N. B. — Les moyens pédagogiques mis en œuvre
pourront servir aux maîtres d’exemples-types. A l’aide des listes de mots
correspondant aux difficultés surmontées, ils pourront composer beaucoup d’autres
exercices similaires.
Les lettres qui « s’écrivent
mais ne se prononcent pas » ont été imprimées en caractères spéciaux pour
faciliter la lecture (Exemple grand)
et pour signaler les difficultés orthographiques à mémoriser. Lorsqu’une notion
orthographique importante a été acquise (Exemple s du pluriel, ez), les
lettres « qui ne se prononcent pas » sont imprimées en caractères normaux
dans les pages suivantes.
Instruments de travail.
—
Dictées
muettes par Mme LUBIENSKA DE LENVAL. Un volume avec 450 vignettes représentant des mots classés d’après
les difficultés de l’orthographe. Centre d’Etudes Pédagogiques et Éditions
Spes.
—
Exercices
phonétiques préliminaires par
P. FAURE et D. MALFILLE. Une
brochure de 16 pages illustrées en deux couleurs. Initiation préalable à tout
apprentissage de la lecture pour qui n’utilise pas les Dictées muettes.
Éditions de l’École.
—
Lettres
mobiles en plastique, indéchirables et autocorrectives.
Sachet de lettres
correspondant aux lettres figurant dans les « Dictées muettes ».
Sachet « Dictées
muettes ».
Sachet de 10 alphabets.
Sachet de 1 alphabet.
Lettres supplémentaires,
par 10, en sachet.
Boîtes pour les lettres
mobiles, avec tapis pour la disposition des lettres.
— Carnets
de lecture : « Lire ». 30 fascicules de 16 pages, 12,5 X 15,5
en couleurs et 6 fascicules de contrôle des acquisitions. Cet ensemble
constitue les premiers éléments d’une bibliothèque de l’enfant. Éditions de l’École.
Pour ces instruments de
travail et pour tous renseignements s’adresser aux
Éditions de l’École
11,
rue de Sèvres, Paris.
Je suis Helena Julio de l'Équateur, je veux bien parler de M. Benjamin sur ce sujet. me donne un soutien financier lorsque toutes les banques de ma ville ont refusé ma demande de m'accorder un prêt de 500000,00 USD, j'ai essayé tout ce que j'ai pu pour obtenir un prêt de mes banques ici en Équateur mais elles m'ont toutes refusé parce que mon crédit était faible mais avec la grâce de Dieu, j'ai appris l'existence de M. Benjamin et j'ai donc décidé d'essayer de demander le prêt. si Dieu le veut, ils m'accordent un prêt de 500 000,00 USD, la demande de prêt pour laquelle mes banques ici en Equateur m'ont refusé, c'était vraiment génial de faire affaire avec eux et mon entreprise va bien maintenant. Contactez-nous par e-mail / WhatsApp si vous souhaitez leur demander un prêt. 247officedept@gmail.com Contact WhatsApp: + 1-989-394-3740.
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